Depuis leur dépôt aux Archives de l’Etat de Fribourg (AEF) en 1993, les notices et les fiches rédigées par Justin SCIBOZ constituent une source incontournable pour tout historien ou tout généalogiste qui s’intéresse à la commune ou à la paroisse de Treyvaux et à ses habitants. Le « bricoleur en histoire locale » comme il aimait à se définir lui-même, agriculteur de son état, était un passionné. Sa vie durant, il collecta des données et des anecdotes sur ses ancêtres, sur son village natal et sur les vieilles familles du lieu. Justin SCIBOZ recopia consciencieusement les registres paroissiaux de Treyvaux, consulta ceux des paroisses voisines, compulsa des dizaines de registres de notaires et fut le correspondant de sommités intellectuelles du canton. Sa curiosité et la mise en fiches de centaines d’actes aussi bien notariés que paroissiaux lui permirent de rédiger des notices sur les sujets historiques les plus divers, bâtiments, lieux-dits, ecclésiastiques, soldats, coutumes et sur l’histoire des familles treyvalsiennes. Certaines parurent dans des journaux ou des revues locales et cantonales. Malheureusement, une partie de cet immense travail a disparu.
Tout ce travail, le bonhomme le réalisa à une époque où ni l’informatique, ni internet n’existaient et où les transports étaient encore compliqués. Il était un visiteur assidu des Archives de l’Etat à Fribourg. Vous avez dit extraordinaire… Justin SCIBOZ était né en 1892 de Pierre et de Pauline née KOLLY. A côté de son métier d’agriculteur, il exerça aussi les fonctions de conseiller municipal, de caissier et de secrétaire de la société de laiterie de Treyvaux. Il décéda le 4 septembre 1974.
Aujourd’hui, le fonds Justin SCIBOZ déposé aux AEF représente cent trois entrées d’inventaire. Il dispose de son propre catalogue rédigé en 2005 par Mme Marie-Claire L’HOMME, secrétaire des archives. Il couvre une période allant de 1161 à 1972. Ses fiches de dépouillement des actes notariés ou paroissiaux facilitent les reconstitutions lignagères. Lors de mes premières recherches sur les BIELMANN et même si le « bricoleur » n’a laissé qu’un tableau généalogique succinct et incomplet sur cette famille (non déposé aux AEF), les fiches constituèrent un socle et un guide important. Grâce à Justin SCIBOZ, j’ai su très rapidement orienter mes investigations aux Archives de l’Etat de Fribourg parmi le dédale des registres des notaires. Rappelons que Fribourg détient l’un des fonds les plus riches de la Suisse avec cinq mille registres pour la période allant du XVe siècle à 1800. Il en va de même pour mes travaux sur les familles QUARTENOUD, KOLLY ou DADIER voire sur toute l’ascendance treyvalsienne de Marie Elisabeth BIELMANN (1874-1950), épouse MAURON. Mieux, pour d’autres branches d’ancêtres, Justin SCIBOZ nous a laissé des notices souvent très documentées. Il en va ainsi pour les familles YERLY, SCIBOZ...
Je tenais à cette mise au point. Je tiens aussi à ne pas recopier intégralement les dites notices mais à y prélever que le strict nécessaire pour construire l’ascendance de mon aïeule – les autres membres de ces familles ne feront l’objet que d’une mention avec leurs dates de vie quand j’ai pu les vérifier. Cet emprunt s’accompagne donc d’une vérification critique, d’une correction si nécessaire et d’une augmentation par mes propres recherches. J’invite tous les généalogistes et historiens des familles à suivre cette méthode par respect pour notre grand prédécesseur Justin SCIBOZ.